Des méthodes adaptées aux francophones

 

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Enseigner et apprendre l’Arabe en France comme « Langue étrangère »

تعليم اللغة العربية كلغة حيّة في فرنسا وفي البلدان الأوربية

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L’arabe « Langue étrangère »

La notion d’arabe langue étrangère signifie qu’il s’agit de recourir à des procédés pédagogiques différents de ceux qui permettent d’enseigner la langue en tant que « langue nationale », à un public dialectophone, comme cela est le cas dans les systèmes scolaires des pays arabes. Reprendre les mêmes procédés dans le contexte français (européen) aboutit généralement à la production de méthodes d’apprentissage peu ou pas du tout adaptées aux publics non arabophones. En Europe, et en France plus particulièrement, les recherches en didactique des langues ont permis à l’enseignement de l’arabe de s’adapter et de bénéficier des procédés et techniques d’enseignement les plus avancés.

Le rapprochement des mots « Arabe » et « étrangère » peut étonner celles/ceux qui sont pour une France plurielle, et guère gênés par la présence d’étrangers sur le sol français. De fait, l’expression n’a rien de péjoratif et pratiquement aucun lien avec les problèmes d’immigration. Il s’agit d’une appellation courante et familière dans les milieux spécialisés de la pédagogie et de l’enseignement des langues étrangères. Le Français lui-même est enseigné en en France en tant que langue nationale, mais aussi en tant que « Français Langue Etrangère » (FLE), quand il s’agit de l’enseigner dans d’autres pays qui parlent d’autres langues. Ou quand il s’agit de l’apprendre à des étrangers venus s’installer en France et non francophones. A l’Education Nationale, on le propose aux élèves « primo-arrivants », c’est à dire des élèves venus rejoindre le plus souvent leurs familles et qui sont inscrits en cours d’années.

Par rapport à la France et à la langue française, on peut considérer l’Arabe comme une langue vraiment étrangère. Par référence uniquement à ses origines et ses spécificités. En effet, le Français est une langue latine, dérivée du latin tout comme l’Espagnol, l’Italien,… Il a donc une histoire , une origine et par conséquent une évolution propre qui diffère de celles des langues latines voisines.

La langue arabe, quant à elle appartient au rameau des langues dites « sémitiques ». Par ailleurs, l’Espagnol, l’Italien, ou même l’Anglais et l’Allemand s’écrivent en caractères latins, comme le Français. Ce qui permet, ce qui allège en quelque sorte le travail des enseignants et des apprenant: la graphie est la même, donc acquise. Il se trouve que la langue arabe possède une autre graphie.

Qui plus est, l’écriture, comme dans toutes les langues sémitiques va de droite à gauche! L’apprenant, qu’il soit en auto-apprentissage ou dans une classe avec un professeur doit acquérir non seulement une autre graphie, et donc un travail au niveau des mouvements de la main, mais d’autres réflexes, comme par exemple accepter le fait qu’un livre en arabe s’ouvre de droite à gauche. Même un livre français destiné à des francophones pour apprendre l’arabe !

Une graphie différente rend-elle une langue plus difficile à apprendre ?

Il est vrai et normal que pour un occidental habitué aux caractères latins, l’idée d’aborder une graphie différent pourrait être décourageant. Avec en plus un stéréotype largement répandu: l’Arabe est une langue difficile!

Disons, pour avoir enseigné aussi le Français en tant que langue étrangère (FLE) et par comparaison avec les autres langues latines ou germaniques comme l’Allemand, que l’Arabe n’est pas plus difficile que les langues citées… Il est vrai qu’avec des débutants complets, il faut consacrer un certain temps pour l’apprentissage de la graphie arabe , puis de l’écriture avec ses règles propres, et cela un peu au détriment de la pratique de l’oral ou du travail dès les premiers cours sur des documents écrits.

 En réalité, les progrès en matière pédagogique concernant l’enseignement de l’Arabe langue étrangère, permettent d’enseigner en même temps  une pratique conséquente de l’oral et un apprentissage rapide de l’écriture, les deux étant étroitement liés, c’est à dire qu’on apprend à transcrire l’essentiel de ce qui se dit en classe. Comprendre, qu’on n’apprend pas l’alphabet dans son ordre classique mais en fonction des besoins langagiers, comme on le verra plus loin ainsi que dans un article consacré à l’écriture.

Celle-ci – l’écriture avec sa graphie élégante – fini même par susciter l’intérêt des apprenants surtout quand ils découvrent le volet calligraphique et les possibilités illimitée des lettres arabes pour créer des formes qui varient à l’infini selon l’inspiration et les talents du calligraphe.

Il est vrai que l’Arabe comprend des phonèmes (sons) qui n’existent pas en Français. Ils ne sont pas nombreux. On en compte environ huit, mais cela dépend des apprenants. Les francophones qui viennent apprendre l’Arabe sont souvent déjà plus ou moins familiarisés avec les sons propres à l’arabe (à l’écoute) et même à la prosodie (musicalité de la langue) sans parler de la distinction des accents selon leur locuteur (Tunisien, Algérien, Marocain, Egyptiens…). Mais là aussi et concernant ces phonèmes spécifiques à l’Arabe, les « techniques de correction phonétique », permettent de  de les réaliser correctement à condition de les travailler à l’oral et de ne pas craindre de « mal faire » dans un premier temps!

Enfin, signalons que l’alphabet arabe ne compte que 28 lettres aux tracés souvent identiques; seul les points (diacritiques) permettant de les distinguer.

L’arabe littéral, un registre incontournable

Incontournable parce que c’est la langue officielle de tous les pays arabes. C’est à dire la langue exclusivement employée dans les administrations, les écoles, les universités, l’environnement (publicité, panneaux de signalisation… C’est aussi la langue du discours officiel, des débats publics et de la télévision (surtout les journaux télévisés). Mais il est vrai que les dialectes prennent de plus en plus de place, non seulement en tant que langue de communication dans la vie quotidienne communication, mais aussi dans la vie publique (partis politiques, réunions syndicales, prétoiries en tribunal) mais aussi à l’écrit sur certaines affiches publicitaires, tracts, graffitis et enfin, de façon récurrentes, dans les réseaux sociaux…

Même s’il n’est pas aisé, en termes linguistiques de définir ce qu’est aujourd’hui l’Arabe moderne, il existe des usages de l’arabe qu’il est nécessaire de prendre en compte dans une démarche pédagogique : l’écrit n’est plus réservé au livre ; il s’est depuis bien longtemps installé de plain-pied dans l’environnement quotidien, du fait bien sûr des usages administratifs, mais aussi par l’intermédiaire des médias modernes (journaux, internet, publicités, panneaux, enseignes et autres supports d’information).

L’arabe langue de communication: la place de l’oral

Quant à la langue orale, elle n’est plus confinée au seul monologue (discours officiels, bulletins d’informations, exposé ou cours magistral…).

L’arabe littéral s’impose de plus en plus comme langue de communication et de travail (réunions, débats, interventions dans les médias audiovisuels, grâce notamment aux chaînes satellitaires et surtout internet). C’est ainsi que la maîtrise de l’oral représente aujourd’hui un volet majeur de la compétence communicative (même si celle-ci demeure incomplète sans une connaissance suffisante du registre dialectal).

Enseigner l’arabe en tant que langue vivante étrangère conduit donc à accorder à l’oral la place qui doit lui revenir (prétendre apprendre l’Arabe sans pratique soutenue de l’oral est un non-sens) en tenant compte des spécificités phonétiques propres à cette langue, ainsi que des objectifs pédagogiques et du statut réel de l’arabe contemporain.

C’est la raison pour laquelle TOUS nos ouvrages sont accompagnés de CD audio contenant l’essentiel des parties (textes, dialogues, exemples grammaticaux, tableaux de conjugaison…) nécessaires à la pratique de l’oral. A la fois pour développer l’écoute et la compréhension instantanées, mais aussi pour arriver à une prononciation correcte.

Les enregistrements ont été effectués avec des voix d’arabophones natifs originaires aussi bien des pays du Moyen-Orient que du Maghreb en respectant les différences de prononciation ou d’accent (prosodie) de chacun selon son origine.

Enseigner l’Arabe en tant que langue étrangère

En quoi les recherches didactiques en France et en Europe sont-elles en avance ?

Nous avons reçu un important courrier depuis la mise en ligne de notre site web concernant cette question des choix didactiques à l’origine de nos ouvrages pédagogiques pour l’enseignement de l’arabe en tant que « langue étrangère ». Ce courrier émane aussi bien des pays d’Europe que du Canada, des États-Unis, mais aussi de provenances inattendues : Mexique, Brésil, Vénézuéla…
La question qui revient sans cesse est : en quoi l’Europe (avec la France en tête) se prévaut-elle d’avancées pédagogiques décisives par rapport à ce qui se fait dans d’autres pays et notamment les pays arabes eux-mêmes ?
Il est vrai que le marché, dans le monde entier abonde de méthodes d’arabe en tous genres, notamment celles en provenance des pays arabes qu’elles soient officielles et à caractère scolaire ou de l’ordre de l’initiative privée et donc parascolaire.
Le constat est toujours le même hélas : dès qu’il s’agit de la langue arabe, les pays occidentaux notamment, délivrent spontanément (et trop facilement) un brevet de compétence aux « natifs » et donc naturellement le choix d’utiliser des matériaux en provenance notamment des pays arabes….

Or, ces ouvrages proposent généralement un apprentissage de l’arabe en tant que langue nationale à un public dialectophone, donc, par principe inadaptés aux publics européens.

Des institutions prestigieuses , notamment canadiennes et américaines (aux Pays-Bas aussi et même en France et dans tout le reste de l’Europe…) continuent d’utiliser des méthodes inadaptées aux besoins de publics non dialectophones.

Tous nos ouvrages sont le résultat de plus de trente ans d’enseignement de la langue arabe en France aussi bien dans l’enseignement secondaire que dans le supérieur. Donc essentiellement à un public non dialectophone. Avec en plus l’expérience de l’enseignement à distance grâce  au Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) qui nous a permis de concevoir des ouvrages valables aussi bien pour les cours en groupes-classes avec un professeur que pour l’auto-apprentissage en fournissant une aide et un suivi gratuitement.

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